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12 stratégies pour mieux soutenir les pères en période de séparation conjugale

 

MONTRÉAL, 10 JUIN 2024 – Alors que débute aujourd’hui la Semaine Québécoise de la Paternité, le Comité de travail national sur les pères et la séparation conjugale (CTNPSC), instigué par le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP), dévoile 12 stratégies pour mieux soutenir les pères en période de séparation conjugale, ains que les résultats d’un tout nouveau sondage sur la réalité des pères séparés.

Selon ce comité d’experts et d’expertes, les pères et les mères ne réagissent pas toujours à une rupture et à ses suites de la même façon, ce qui fait souvent naître des besoins de soutien distincts. Le groupe s’est ainsi intéressé aux besoins des pères séparés en matière d’accompagnement juridique, mais également psychosocial. « Notre souhait est de permettre aux pères et aux mères qui se séparent de vivre une transition plus harmonieuse et, surtout, à leurs enfants de pouvoir continuer à profiter de la présence bienveillante de leurs parents, le tout dans une perspective de coparentalité et d’égalité entre les femmes et les hommes », souligne Raymond Villeneuve, directeur général du RVP.

« Toujours là pour toi »

La préservation du lien père-enfant et la collaboration coparentale sont d’ailleurs les points centraux des préoccupations des pères en période de séparation. Le sondage Léger exclusif réalisé à la demande du CTNPSC auprès de 574 pères ayant vécu une séparation conjugale au cours des dix dernières années révèle qu’au moment de la rupture, leurs inquiétudes les plus vives concernaient la quantité de temps passé avec les enfants (pour 73 % d’entre eux), la stabilité de la routine des enfants (73 %) et la qualité de leur relation avec eux (72 %). Vient ensuite la question de la collaboration avec l’autre parent (69 %) et, au cinquième rang seulement, la question financière (68 %).

Le visage de la séparation conjugale change

Le sondage présente par ailleurs un portrait de la séparation conjugale au masculin beaucoup plus nuancé que celui qui domine dans l’imaginaire collectif. Tout d’abord, les séparations sont loin d’être toujours conflictuelles. Dans l’ensemble, 68 % des pères affirment que leur séparation s’est très bien ou plutôt bien passée. L’image du père « de fin de semaine » apparait également dépassée, alors que 56 % des répondants au sondage ont une garde partagée et 11 %, la garde exclusive des enfants. Les séparations surviennent souvent tôt dans la vie de ces derniers : 72 % des pères interrogés avaient des enfants d’âge préscolaire au moment de la séparation. La relation coparentale est plus souvent positive que négative, 59 % des pères indiquant qu’ils parviennent à s’entendre avec l’autre parent en cas de différend.
Pour un grand nombre de pères, la séparation n’est pas non plus synonyme d’une détérioration de la relation avec les enfants. Une proportion de 47 % des pères interrogés affirme plutôt que celle-ci s’est améliorée au-delà de la séparation, tandis qu’elle s’est maintenue pour 36 % d’entre eux et que seulement 17 % indiquent qu’elle s’est détériorée.

L’importance de valoriser le rôle paternel

Si une majorité de pères traverse cette expérience sans trop de mal, il reste qu’un père sur 10 rapporte une expérience très négative de la séparation. « Une analyse fine des données du sondage montre qu’une perception particulièrement négative de l’expérience de séparation chez les pères est associée au sentiment de ne pas avoir pris part aux principales décisions, de ne pas s’être senti adéquatement soutenu pendant le processus, ou au sentiment que leur point de vue n’a pas été pris en compte et que leur rôle de père n’a pas été reconnu et valorisé par les divers intervenants », précise Tamarha Pierce, professeure de psychologie à l’Université Laval, qui a collaboré à la conception et à l’analyse du sondage. « On constate aussi qu’il est plus fréquent pour ces pères que l’autre parent ait la garde exclusive des enfants après la séparation », ajoute-t-elle.

Accorder une attention particulière à la vulnérabilité de certains pères

Le comité s’est également montré préoccupé par les défis particuliers auxquels sont confrontés les pères à faible revenu ou sans emploi. « Le coût financier d’une séparation peut exacerber les vulnérabilités de certains pères, qui ont moins facilement accès à la justice ou qui peuvent se retrouver dans une situation où ils n’ont pas les moyens d’accueillir leur enfant dans un environnement adéquat. Cela hypothèque leur capacité à préserver leur lien avec eux et peut susciter un certain sentiment d’injustice », indique M. Villeneuve.

12 stratégies concrètes

Les 12 stratégies proposées par le CTNPSC visent l’amélioration des politiques publiques et des pratiques de divers milieux en réponse aux besoins spécifiques des pères. Elles touchent entre autres l’amélioration de l’accessibilité à la médiation familiale, un plus grand recours au droit collaboratif et une meilleure formation des personnes professionnelles du droit aux réalités paternelles. Elles suggèrent aussi de mieux outiller les personnes intervenantes psychosociales en matière d’intervention auprès des hommes et des pères et d’élargir le soutien communautaire offert aux pères en difficulté dans le cadre d’une stratégie nationale. Enfin, elles s’intéressent à l’amélioration des conditions de vie des pères plus vulnérables, aux besoins propres aux pères issus de la diversité (immigration, de genre et autochtone), à la mobilisation des milieux de travail, à l’avancement de la recherche et à la mise en œuvre d’une campagne nationale de sensibilisation.
Pour obtenir plus d’information sur le Comité de travail national sur les pères et la séparation conjugale, consulter le document de propositions ainsi que le rapport du sondage:
https://www.semainedelapaternite.org/fr/les-douze-strategies-concretes 

À propos du Comité de travail national sur les pères et la séparation conjugale (CTNPSC)

Mis sur pied à l’initiative du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP), ce comité s’est donné comme mandat d’examiner les enjeux propres aux besoins des pères en période de séparation conjugale et de formuler des recommandations pour l’avancement des politiques publiques et des pratiques de divers intervenants dans la perspective de mieux répondre à ces besoins. Le comité regroupe des expertises provenant des milieux juridiques, de la recherche et des services communautaires offerts aux pères vulnérables ou séparés.

À propos du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP)

Le RVP est un regroupement de 250 organismes et individus en provenance de toutes les régions du Québec dont le mandat est de faire la promotion de l’engagement paternel pour le bien-être des enfants, dans une perspective familiale et dans le respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le RVP s’est donné comme objectif de permettre l’intégration des réalités paternelles dans les services à la famille et les politiques publiques québécoises.
www.rvpaternite.org

Toujours là pour toi, avant, pendant et après notre séparation
12e édition de la Semaine Québécoise de la Paternité

Pour sa 12e édition, la Semaine Québécoise de la Paternité est présentée du 10 au 16 juin 2024 sous le thème « Toujours là pour toi, avant, pendant et après notre séparation ». Cette thématique vise à sensibiliser la société québécoise à l’importance de mieux soutenir les pères en période de séparation conjugale pour qu’ils puissent être plus présents auprès de leurs enfants et vivre une meilleure expérience coparentale.

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